- exfoliation
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• 1478; lat. exfoliatio♦ Le fait de s'exfolier; son résultat. Exfoliation de l'écorce d'un arbre. Lamelles qui se détachent par exfoliation (écailles, plaques).♢ Méd. Élimination, sous forme de lamelles, de certaines parties nécrosées (os, tendons, etc.). — Desquamation. ⇒ gommage, peeling.exfoliationn. f.d1./d Didac. Chute des parties mortes de l'écorce d'un arbre.|| Fait, pour une roche, de se détacher naturellement en plaques ou en bancs.d2./d MED Destruction des couches superficielles de l'épiderme.⇒EXFOLIATION, subst. fém.A.— [Correspond à exfolier A 1] Rare. Fait de perdre ses feuilles ou ses pétales. P. métaph. On s'étonne même d'avoir si peu connu le christianisme, pour ne l'avoir aperçu (...) qu'à travers les exfoliations littéraires de l'arbre de la science d'orgueil [écrit Marchenoir à Leverdier] (BLOY, Désesp., 1886, p. 110). Et comme une fleur qui s'entr'ouvre j'éprouvais la fraîcheur rajeunissante d'une exfoliation (PROUST, Fugit., 1922, p. 534).Rem. La docum. atteste un emploi désignant des enluminures, des représentations de feuilles. Transcrire moi-même votre livre sur un vélin fastueux, en écriture divine de moine carolingien, et (...) orner chaque page d'exfoliations extraordinaires (BLOY, Journal, 1892, p. 47).B.— [Correspond à exfolier A 2 et B 1] Domaine des sc. et des techn. (bot., géomorphologie, minér., méd.).1. Action de détacher par lamelles ou plaques la partie superficielle (parfois morte ou nécrosée) de quelque chose, fait de se détacher par lamelles ou plaques (en parlant d'un corps physique, d'un matériau). Exfoliation scarlatineuse; exfoliation de l'écorce (d'un arbre). En effet, cette huile, qui s'oppose à l'exfoliation des pellicules (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 181). Cette décomposition se manifeste autour de la pierre joignant le mortier, par une efflorescence, puis plus tard par une exfoliation (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 27). Le rail en acier est préférable au rail en fer qui s'use vite et se trouve soumis à l'exfoliation (BRUNET, Mat. vitic., 1909, p. 161).Rem. En géomorphologie, parmi les types d'érosion, l'« exfoliation » : détachement de grandes plaques curvilignes en peau d'orange de plusieurs mètres carrés de surface, est à distinguer de la « desquamation » : enlèvement d'écailles de quelques centimètres carrés d'épaisseur (d'apr. GEORGE 1970 et Clé Mots 1974).2. P. méton. Partie d'un corps physique ou d'un matériau qui se détache par lamelles ou plaques. Il coupa l'exfoliation de toutes les solives brisées (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 288). Mise à nu par la chute des exfoliations, et privée de son calcin qui est en somme son moyen de défense naturel, la pierre est attaquée par les acides (LAMBERTIE, Industr. pierre et marbre, 1962, p. 88).Prononc. et Orth. :[
]. Cf. é-1. Ds Ac. 1718-1932. Étymol. et Hist. 1478 « action de détacher par lamelles » (PANIS, Le Guidon de Guy de Chauliac, tr. 4, doc. 2, ch. 2 ds QUEM. DDL t. 3). Dér. du rad. du supin du b. lat. exfoliare, v. effeuiller. Fréq. abs. littér. :7. Bbg. ARVEILLER (R.). Méd. et matière méd. (50 nouv. dat.). R. Ling. rom. 1970, t. 34, p. 181. — SAUVAGEOT (A.). Latinisation et écon. In :[Mél. Michéa (R.)]. Ét. Ling. appl. 1971, n° 2, p. 119.
exfoliation [eksfɔljɑsjɔ̃] n. f.ÉTYM. 1478, in D. D. L.; lat. exfoliatio, du supin de exfoliare. → Exfolier.❖1 Le fait d'exfolier (un végétal, une fleur). — Opération par laquelle on fait tomber les feuilles (de végétaux). ⇒ Défoliation.2 Didact. Le fait de s'exfolier; son résultat. || Exfoliation de l'écorce d'un arbre. || Exfoliation d'une ardoise. || Lamelles qui se détachent par exfoliation. ⇒ Écaille, lamelle, plaque.♦ Physiol. Élimination, sous forme de lamelles, de certaines parties nécrosées (os, tendons, etc.). || Exfoliation des cartilages, des ongles. — Desquamation. || Exfolation de la peau. ⇒ Peeling (anglic.).♦ Géol. Fait de se détacher en grandes plaques, en parlant des roches.♦ Par métaphore :0 Notre chair n'est que notre pulpe; nos os, nos membranes, nos nerfs, ne sont que la charpente du noyau où nous sommes enfermés, comme en un étui. C'est par exfoliations que l'enveloppe corporelle se dissipe; mais l'amande qu'elle contient, l'être invisible qu'elle enserre, demeure indestructible. Le tombeau nous dévore, mais ne nous absorbe pas; nous sommes consumés, non détruits.Joseph Joubert, Pensées, I, XX.
Encyclopédie Universelle. 2012.